Tout commence par une soirée à méditer sur le maigre résultat de
mes premières sorties au sandre. Force de constater que cet automne est
particulièrement doux, l'eau des rivières est encore trop chaude et je conviens
à dire qu'il est trop tôt pour pêcher ce drôle de poisson.
Puis une idée me traverse la tête. S'il
est trop tôt pour le sandre, il n'est sûrement pas trop tard pour traquer le
brochet en grand lac!
Il est 23H, quand après avoir regardé la
météo, je me décide donc à partir le lendemain, pour deux jours sur le Léman.
A 11H, j’attaque la partie de pêche. Le
temps est ensoleillé et je monte un shad GT 18cm Ayu, sur l'une de mes cannes.
Ce coloris est particulièrement efficace les jours de beau temps.
A peine sortie du port, je remarque des
boules de perches très dense se tenant sur les cassants de 10 à 20 mètres de
profondeur. A première vue, les brochets ne sont pas en activité sur ces bancs.
Mais en insistant au sondage, des formes plaquées au fond m'intriguent. Je
commence pêcher et très vite je prends une touche, ratée ! Dans la foulée je
capture un petit brochet, le seul de la session.
Apparemment, ces formes étranges sont bien
des brochets. Je décide de passer à la taille supérieur (shad GT 22 cm) afin de
faire le tri.
Je ramène mon gros leurre au ras du fonds
et après quelques lancers, je me sens comme happé. J'exécute un gros ferrage,
s'en suit un combat puissant jusqu'à la mise à l’épuisette. 102 cm, ça démarre
bien.
Je continus sur ma lancée. Une dizaine de minute
plus tard, nouvelle touche. Au combat, le poisson semble plus gros que le précédant
et j'ai beaucoup de peine à réaliser ce qui m'arrive. Premier constat, il est
en effet plus gros, accusant la mesure de 110 cm. INCROYABLE !
Convaincu du fait que je vais faire le
carton de ma vie, je me heurte à la dure loi de la pêche. Je ne fais plus une
touche. Je change de d'animation, de leurre, de secteur... Toujours rien,
hormis une décroche en milieu d'après-midi.
Le soir arrive et l'espoir renaît lorsque
je décroche à côté du bateau un brochet avoisinant le mètre. Suivront deux
autres touches me rapportant deux beaux bébés de 96 et 98 cm.
Le lendemain. La brume est bien installée
sur le lac et la visibilité est de 25 mètres environ. Après m'être perdu sur un
haut fond, je décide de regagner un secteur ou la bordure n'est pas trop
éloignée, afin de savoir comment me positionner.
Touche ! Ferrage ! Ce qui paraissait être
"un client" se décrocha en une poignée de seconde. Suivra une longue
traversée du dessert. La pêche est improductive, je coupe la pêche de temps à
autre pour prospecter à l'échosondeur. Il y a bien quelques brochets mais ils
restent bouches closes.
Alors que je commence à douter très
sérieusement, je capture un brochet en remontant le leurre. Puis un autre
au lancer suivant. Deux poissons modestes de 77 et 71 cm.
Brochet à la caudale atrophiée |
Il est 14 H et la brume ne s'est toujours
pas levée. Boosté par ces captures, je poursuis ma dérive. Sans succès...
Vers 15H30, des éclaircis commence à
apparaître ci et là. J’aperçois au loin le poste m'ayant rapporté les deux
métrés de la veille qui semble baigné par le soleil. Après une demi-heure non
productive, nouvelle touche. C'est un gros poisson qui a pris mon Shat GT 18 cm
dos bleu. Un combat rondement mené pour un brochet de 105 cm.
Le soleil brille
enfin, et j'équipe ma St Croix Musky série d'un shad GT 22 cm Ayu. Je m'attends
à capturer du "lourd" mais je capture un brochet de 75 cm. Quelques
lancers plus tard, je sens une lourdeur sur ma ligne. J’exécute aussitôt un
ferrage, dans le dur ! Le poisson me met office un rush titanesque. J'aperçois
enfin le poisson que j'estime à 120 cm tant il est dodu. Mise à l'épuisette,
mesure ... Verdict : 113 cm.
C'est sur ce magnifique brochet que je
termine ma session. Jamais auparavant je n'ai eu si peu de touches pour autant
de poissons capturés. Une partie de pêche exceptionnelle et déroutante que seul
les grands lacs peuvent offrir.
Les Stars du séjours |
A très bientôt,
Matthieu PORNON