Enfin une vraie session
de pêche aux carnassiers !
Très pris ce début de
saison par mon activité de guide de pêche à la mouche, je n’ai trouvé que peu de temps pour
pêcher aux leurres.
Pour moi la saison
débute, il est primordiale de se remettre dans le bain afin d’assurer pour des
guidages en « grands lacs » qui arrivent bientôt.
C’est dans la
précipitation que mon frère et moi décidons d’un rendez-vous avec le lac d’Annecy,
ce week-end du 21 et 22 juin, week-end du
solstice d’été.
- Samedi -
A 7h du matin, nous
sommes déjà sur le pied de guerre. Les derniers préparatifs effectués, nous
nous élançons sur le lac.
A mon sens, Annecy est le
lac « école » par excellence. La quantité de poissons et le nombre de
postes « types » permet de prendre rapidement des touches. Ainsi, il
est facile d’ajuster le choix du leurre et du montage pour pêcher vrai.
Le sondeur nous indique
une concentration de poissons entre 9 et 13 mètres de profondeur et beaucoup d’échos
sont à peine décollés des herbiers, ça sent le brochet !
Après avoir insisté longuement
sur un premier poste sans prendre la moindre touche, nous nous rendons à l’évidence.
Ça va être dur !
Nous regagnons une poste
confidentiel, composé d’une cassure abrupte se prolongeant en un superbe plateau.
Une zone restreinte qui abrite en permanence une bonne quantité de brochets.
Premier lancer. Mon Shad
GT 18 cm blanc nacré dos Ayu, longe la
cassure et se fait intercepter dès les premiers tours de manivelle. Je ferre
dans le dur, et une masse lourde se laisse ramener facilement. Malheureusement,
le poisson se décrocha après une série de coups de tête.
Je ne connais que trop
bien ce genre scénario, c’est le combat typique des brochets d’Annecy. Ils se
laissent guider jusqu’à la surface avant de se rebeller pour regagner les
profondeurs, bien souvent débarrassés du leurre qui les encombrent.
Afin d’éviter ce genre de
mésaventures, il faut mettre la pression au poisson de sorte qu’il commence
à se débattre au plus près du bateau. Moins vous aurez de bannière de sortie lors
du combat, plus les chances de captures sont grandes.
Nous continuons à peigner
méticuleusement le poste et nous prenons régulièrement de petites touches, vraisemblablement des
brochetons au vue des traces laissées dans les leurres.
Une bonne touche pour moi.
Enfin un premier brochet monte au bateau. La taille modeste n’enlève rien au
plaisir.
Nous changeons de poste
et c’est une longue traversée du désert qui débute. Afin d’optimiser nos
chances mon frère utilise des leurres de petites tailles avec des animations
rapides (shadka II, shad à palette), quant à moi je me cantonne à la valeur
sûre des lacs alpins, le GT 18 cm dos Ayu.
Nous prenons régulièrement
de petites frappes sur nos leurres et Thomas enchaîne quelques brochetons.
La journée commence à
être longue, mais nous ne lâchons rien en continuant à pêcher avec assiduité.
La récompense finit par arriver en milieu d’après-midi.
Je prends une superbe touche, j’exécute un bon ferrage et pompe sur le poisson.
En quelques secondes, un brochet à première vue métré rentre dans l’épuisette. Verdict
du mètre ruban, 96 cm. Cool !!!
Après ce cours instant de
réussite, la galère reprend. RAS jusqu’au coup du soir ou nous parvenons à
rentrer 7 ou 8 brochets d’une taille comprise entre 40 et 60 cm.
Le moral n’est pas au
beau fixe. Après avoir pêché près de 12 heures de temps, nous sommes épuisés.
Nous croiserons des pêcheurs qui eux, n’ont quasiment rien pris. Si l’on s’estime
heureux d’avoir pu faire une pêche honorable, il sera dur de se remobiliser
pour le lendemain.
Nous débutons la journée
cannes à mouche en main. Les streamers ont la capacité de faire réagir des
brochets inactifs ou éduqués. Après notre expérience de la veille, ça vaut le
coup d’essayer.
Après 1H30 sans la
moindre touche, je commence très sérieusement à douter lorsque Thomas m’annonce
« Pendu !!! »
A la touche sa canne soie
de 10 est cintrée jusqu’au talon, mais elle se détend aussitôt. Coupé !!!
La taille du streamer, la
violence de la touche … tout laissait à penser à un sérieux client au bout
de la ligne. Nous sommes dépités quand le vent se lève, nous obligeant à ranger
les cannes à mouche.
Que dire de plus sur
cette journée ?
Nos leurres n’ont pas eu
franc succès. Nous avons pourtant fais des tentatives diverses, que ce soit sur
les postes et les profondeurs de pêche. Mêmes les postes qui nous ont donné du
poisson la veille, semblent désert.
Le bilan de fin d’après-midi :
Quelques touches et un seul bec de 50 cm au compteur. Nous embarquerons un
invité surprise, sauvé de la noyade au beau milieu du lac. Un Magnifique lucane
cerf-volant.
Nous avons toujours le
poisson loupé du matin en travers de la gorge, les boissons énergisantes ne changeront
rien à notre abattement.
Nous décidons d’en rester
là et de reprendre la route plus tôt que prévu. Sans regret, mais tout de même
déçus par ce lac au potentiel hors normes. Un prochain rendez-vous avec Annecy
est déjà prévu, à suivre donc …
A très bientôt,
Matthieu Pornon