Cela fait plusieurs semaines, si ce n'est des mois, que mon ami
Stéphane me taraude pour une session truite chez lui, dans le secteur de St
Claude.
N'étant pas trop difficile à convaincre,
j'arrive vendredi soir et autour d'une bonne bière (du Jura), nous décidons du
programme de ce week-end. Nous sommes tous deux pêcheurs de truite mais avec
chacun sa spécialité. Les petites rivières pour Stéph et les grandes pour moi.
Le programme sera donc mixte, samedi sur
la basse Bienne et le dimanche sur un affluent en tête de bassin.
Samedi : Lingots d'or et série noire
Après un frugal petit déjeuner, nous prenons la direction d'un secteur peu connu. Quelques pêcheurs sont déjà à l'œuvre sur la rivière, mais a quelques centaines de mètres du parking, nous sommes les seuls sur l'eau. La rivière nous appartient !
Nous alternons les techniques, leurre
souple, poisson nageur et cuillère. Une heure de pêche s'écoule avant que Stéph
ne débloque le compteur.
Un joli combat ponctué de plusieurs
chandelles et cette splendide truite de 53,5 cm rejoint l'épuisette.
Avec cette capture et quelques suivis de
poissons sur nos leurres à chaque fois dans des courants violents, nous
décidons de nous consacrer qu'aux secteurs de rapide au détriment des zones
calmes restées jusqu'alors improductives. Et ça paye avec de beaux lingots tout dorés !
A 15h, après une pause casse-croûte bien
méritée, nous reprenons la pêche sur un autre secteur, un radier interminable.
Le ciel s'est couvert et le vent s'est levé.
Je touche un premier poisson entre 50 et
55 cm, malheureusement, elle se décroche juste devant l'épuisette. 3 ou 4
lancers plus tard, un autre poisson plus modeste (45 cm) se décroche également.
Le doute m'envahit.
Puis je rejoins Stéphane qui peigne
méticuleusement un trou profond en plein milieu du radier. Convaincu que s'il
devait y avoir une grosse truite dans le secteur, elle serait dans ce trou.
Motivé par les prédictions de Stéphane, je
prends le relais. Une dizaine de passages et mon leurre est bloqué net. Je
pense d'abord à une pierre, mais une pierre qui donne des coups de tête, je
n'ai encore jamais connu ça.
Tout laisse à penser qu'il s'agit d'une
très grosse truite. J'exerce une pression modérée sur le poisson qui refuse de
sortir des profondeurs et puis d'un coup, plus rien !
Une casse vraiment incompréhensible. Même
si je pêche relativement fin (25Ø), la tension n'était pas si forte. De plus,
je vérifie les premiers mètres de mon bas de ligne tous les 20 lancers environ
et je l'avais changé lors de la pause repas. Mon fluoro a cédé à quelques
centimètres du leurre tout au plus, peut-être a-t-il frotté sur un rocher, ou
bien est-ce le nœud...
Je suis atterré car je réalise qu'une fois
de plus, le Graal m’échappe de justesse.
Stéphane tente de me consoler en me disant
qu'il est déjà flatteur d'avoir touché une grosse truite, j'ai beaucoup de
peine à m'en convaincre.
L’après-midi continu avec 3 poissons
décrochés pour seulement 2 capturés et avec cette phrase qui revient
cycliquement : "Je suis dégoûté !"
Dur de sourire après avoir cassé un poisson record |
Le soir, les magrets de canard et la bière
jurassienne nommée "grande rivière" m'aide (un peu) à oublier l'échec
de l'après-midi.
Avec une taille moyenne de captures
supérieur à 45 cm, nous nous accordons à dire que nous avons passé une
superbe journée de pêche à la truite. Du coup nous changeons notre programme.
Nous retournerons donc sur la Bienne.
Dimanche : Jour de grâce
Nous débutons la journée sur un secteur
magnifique ou les profondeurs et les vitesses d'écoulement sont
particulièrement diversifiées.
Stéphane qui ne pense pas beaucoup à la
taille moyenne de nos captures, entame les hostilités avec une petite truite de
35 cm.
Cette journée semble différer de la
veille. Autant nous avons pris les truites d'hier dés le premier passage du
leurre sur une zone prometteuse, autant aujourd'hui, il faut vraiment insister
sur le poste avant de prendre le poisson. Un passage, puis deux, puis
trois ... puis dix et enfin poisson.
Les captures s’enchaînent bien et la
taille moyenne reste impressionnante.
Alors que nous nous préparons à notre
pause repas, je devine un gobage à une centaine de mètres de nous. Quelques
March Brown virevoltent au-dessus de l'eau, mais selon moi, pas assez pour
mettre en activité les truites.
Nous continuons à scruter la surface de
l'eau. Puis nouveau gobage !
Cette fois c'est sûr, un poisson est
attablé sur les March Brown.
Ni une, ni deux, je cours chercher ma
canne à mouche dans la voiture. Pendant mon absence Stéph a déjà attaqué le
repas et par peur de n'avoir que des miettes à manger (il faut être méfiant
avec les jurassiens...), j'engloutis hâtivement mon casse-croûte.
Canne montée ; March Brown n° 14 au bout
du bas de ligne ; Je file me positionner à côté du gobage ; Je lance.
La mouche dérive parfaitement et la
truite, bonne fille, ne se fait pas prier pour monter crever la surface.
Elle est au bout et après un combat plutôt
épique, elle finit par rejoindre l'épuisette.
Faire un poisson en sèche à cette époque
au mois de mars à toujours quelque chose de magique. La joie est immense.
L'après-midi est bien entamé, nous tentons
notre chance sur un dernier poste. Dans la continuité de la journée, je
parviens à capturer une belle truite après une quinzaine de passages.
Après l'avoir remise à l'eau, Stéphane
profite du temps où je refaisais mon bas de ligne pour ce poster à l'endroit
même où je venais de faire ce dernier poisson.
Premier lancer et il m'annonce "Pendu !!!"
Une belle chandelle nous permet
d'apprécier la taille de la dame. Stéph maîtrise le poisson et le dirige dans
le filet de mon épuisette. "YESSSSSS !!!"
C'est une toute belle de 53 cm qui viendra
clôturer notre journée et notre week-end.
Si la casse du gros poisson d'hier reste
omniprésente dans mon esprit, On s'est tout de même offert une sacrée tranche
de plaisir.
Je serais bientôt de retour sur la rivière
pour guidage mouche/leurre, en espérant le même taux de réussite.
A très bientôt,
Matthieu Pornon
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