dimanche 19 juin 2016

Tomber de haut

"Dans mon crue"... un autre titre possible pour cet article et un jeux de mots suffisamment vaseux pour que je vous le livre avant même l'introduction...  Ça c'est fait !

Si ces deux titres vous paraissent sans rapport, ils sont pourtant intimement liés. Je m'explique.
Début 2013, je lançais mon activité de guide de pêche, plein d'espoir mais bien conscient que la route serait longue pour en faire mon métier à part entière. Par la diversité des offres et grâce à une clientèle fidèle, mon affaire est devenue rapidement florissante, jusqu'à cette saison qui s'annonçait comme l'accomplissement d'années de travail et de doute.
Avec un agenda bien chargé dès le début de l'année et de bonnes perspectives pour la suite de la saison, je pensais qu'à partir de maintenant tout serait plus "facile"...

Mais s'il y a une chose qui peut tout mettre à mal et avec quoi on ne peut pas lutter, c'est bien la météo et ses caprices. Je vous passe les détails d'un mois calamiteux, sachant qu'ici nous ne sommes pas à plaindre, aucun dégât ni inondation à constater.
En bref, des précipitations quotidiennes plus ou moins fortes qui maintiennent les rivières à des niveaux très élevés, interdisant toute anticipation sur les possibilités de pêches, le casse-tête pour un guide de pêche !
Résultat, des dizaines de journées annulées et déplacées. Des réservations d'une semaine qui se transforment en une journée de pêche et une journée de démonstration de montage de mouches...

Vous comprenez maintenant mieux la corrélation entre ces deux titres...

Heureusement, il y a eu quelques journées pour se remonter le moral.
Tout d'abord, les éclosions d'insectes sont très impressionnantes que ce soit dans leurs proportions comme par la diversité d'espèces présentes. Ensuite, il m'a été possible d'observer de nombreuses truitelles actives sur des postes improbables comme des champs de pétasites immergés, un avenir prometteur pour nos rivières.
Et pour finir, les rares journées ou la pêche était possible les poissons étaient vraiment mordeurs.

Quelques sessions sur une vallée voisine, avec une pêche en sèche fabuleuse et des centaines de gobages. Du poisson modeste mais en quantité.




Sur la Loue, l'ambiance n'était pas tout à fait la même. Les courbes de débit sur internet ne donnaient pas très envie de faire un tour au bord de l'eau mais en se motivant un peu j'ai pu trouver de très bonnes opportunités.

Les fameuses pêches de bordures avec de grosses sèches ont tenues leurs promesses.


Lors d'une belle journée avec Paul, nous ferons une sacrée feuille de match : taille moyenne à 42 cm... Ça laisse songeur.





Et enfin une dernière session avec une pêche en nymphe au fil productive et toujours de belles zébrées prises en sèche sur les bordures.
Le seul ombre depuis l'ouverture




L'insubmersible n°12, toujours aussi efficace
Des journées comme on les aime, dommage qu'il y en ai eu si peu.

Parachutage

Lorsqu'on tombe de haut, mieux vaut se préparer une descente confortable. Ainsi, je me suis lancé avec ferveur dans des séances intensives de montages de mouches, avec une nouvelle passion pour les montages parachutes. 

Éphémère avec les deux couleurs du moment
De gros sedges aux couleurs vives pour énerver les poissons des courants
Des modèles que vous trouverez prochainement sur la boutique : lesmouchesduguide.fr et qui feront l'objet de tests poussés lors d'un prochain voyage.

Pour conclure,  la météo s'améliore et les rivières baissent. Une reprise qui se faisait attendre mais qui est désormais bien là... Ça va chier !

A très bientôt,
Matthieu Pornon

dimanche 5 juin 2016

Surprenant guidage

Fixé de longue date, ce guidage avec Daniel se voulait être une découverte des parcours du Doubs durant la période la plus propice pour pêcher à la mouche. Ouverture de l'ombre, pêche en marchant dans l'eau, éclosions de grosses éphémères...
Mais fidèle à ce qu'est cette saison, les choses ne se sont pas passées comme sur le plan !
En effet, une nuit de pluie avec des rivières encore hautes, j'espérais mieux.
Si bien qu'une heure avant de retrouver mon client, je n'ai aucune idée du parcours sur lequel nous allons pêcher !
Par chance, ma rivière a relativement peu monté. Je prends donc le parti de pêcher les secteurs les plus en amont, qui offrent des postes pêchable par eaux fortes.

Aperçu de la rivière le premier jour 
La matinée est dédiée à l'entrainement. Daniel pêche à la mouche occasionnellement, mais depuis longtemps déjà. Du coup, les conseils que je lui donne pour améliorer son lancer sont très vite intégrés et nous nous mettons vite en action de pêche.

Après avoir pêchouillé en fin de matinée, nous regagnons la voiture. Un bref, crochet sur une zone où j'avais repéré une truite un peu plus tôt, mais qui nous avait vu et avait pris la fuite. La truite est en poste à 20 cm de la bordure. Je passe mes lunettes polarisantes à Daniel afin qu'il puisse l'observer. Peu habitué des pêche à vue, il ne parvient pas à la voir jusqu'à ce que la belle vienne crever la surface pour se saisir d'un sedge. 
C'est parti ! Sedge-CDC Beige noué au bas de ligne, Daniel lance juste devant le poisson. Gobage... Ferrage... et la truite s'embarque dans le courant. Le combat est vite bouclé et sa première truite du séjour est dans le filet !



Repas sur une zone stratégique qui nous permet de garder un œil sur la rivière pendant que nous mangeons. Le spectacle est des plus séduisant car une belle éclosion d’éphémères débute et les truites se mettent à gober. 

Retour à la rivière. Le niveau élevé ne nous laisse pas l’embarras du choix. Nous regagnons un plat ou la hauteur d'eau nous permet  de prospecter les pieds dans l'eau.
Je laisse Daniel et pars en repérage un peu plus en amont. Quelques truites gobent en bordure mais sur des postes inaccessibles. Je reviens auprès de Daniel. Une truite gobe devant lui. Je l'aiguille de mes derniers conseils et il parvient à la capturer.



Pour finir la journée, Daniel me laisse le privilège d'attaquer une truite. Repérée depuis un muret, je descends dans l'eau pour l'attaquer. La visibilité est nul et elle ne gobe pas. L'occasion de montrer à Daniel comment prospecter en sèche à l'aveugle. Au quatrième poser de la mouche, elle est accroché à ma mouche. Une mouche parachute qui fait des ravages cette saison et qui rejoindra prochainement la collection.

Zébritude totale !
Un premier bilan très positif à l'issue de cette journée malgré des conditions pour le moins "difficile".

Deuxième nuit de pluie, qui d'ailleurs continue au matin. Le calvaire du guide !
La rivière à encore pris du bouillon comme l'ensemble des rivières de la région. Je choisis donc de remonter sur les postes de la veille voir si il y a une possibilité.

Un affluent au matin du deuxième jour
A l'arrivé, grosse déception. de très rare poste sont accessibles. Daniel, plein de ressources, a pris le soin de prendre avec lui sa canne à toc. Nous partons donc à la recherche de vers de terre. Une quête épique qui se transforma vite en épreuve de force, consistant à retourner des rochers de plusieurs dizaines de kilos pour trouver les précieux appâts.


En peu de temps, le premier poisson rentre. Un bel ombre d'environ 40 cm. Beau geste !
Malheureusement, les poissons ne se battent pas pour se saisir des vers. Les touches sont rares et n'aboutissent pas à une autre capture.



Nous retournons à notre avant-poste pour le repas. Comme la veille, les éphémères sortent et les truites aussi, nous saluant parfois de sauts spectaculaires.

L'après midi, nous tentons un coup sur une zone protégée du courant canne à mouche en main. Une truite est active en surface. Le problème, c'est qu'il est nécessaire de l'attaquer en revers et que Daniel n'a jamais lancé ainsi. On s'improvise un petit cours et, en avant pour attaque laborieuse mais qui fini par payer.


La deuxième journée s’achève avec un résultat tout juste correct, mais qui aurait pu être bien pire sur une rivière presque en crue.


Pour le troisième et dernier jours, les conditions météo s'améliorent mais la rivière reste très haute.
Nous débutons donc la journée au toc pour Daniel, quand à moi je l'accompagne en Nymphe au fil.
Cette fois ci, le succès est en rendez-vous et les touches et les captures s’enchaînent.


L'après midi, nous reprenons la canne à mouche afin de profiter des éclosions d'éphémères. Après avoir un peu crapahuté nous trouvons deux poissons posté à 5 mètres l'un de l'autre. La première un beau bébé de 44 cm et pour finir une riquette d'une vingtaine de cm. Les deux ont succombé à une Aile-en-V marron n°14.


Voilà qui fini bien ces trois journées de pêche. Daniel rentre donc ravi de son séjour, bien qu'il n'as vu qu'une infime partie du potentiel qu'offre la région.

A très bientôt,
Matthieu Pornon