mardi 23 juillet 2013

Annecy : La découverte et la rencontre d’un géant

« Découvrir un nouveau parcours, c’est s’ouvrir  un nouvel espace de liberté pour une pêche sans aprioris mais comblées d’espérances. »

C’est dans cet état d’esprit que mon frère Thomas et moi nous lançons à la conquête du lac d’Annecy. Nous n’avions jusqu’alors jamais pêché sur ce lac, l’occasion parfaite pour perfectionner notre méthode de prospection et aussi tester les nouveautés Delalande de cette année.

Il y a du pain sur la planche
Le rendez-vous est donné à la mise à l’eau le vendredi soir. Une arrivé bien tardive à cause de la circulation très dense en cette veille d’étape de tour de France. Malheureusement, un orage violant se déclencha, nous interdisant le coup du soir. Nous croiserons Vincent et Arnaud Jacob, deux très bons pêcheurs bourguignons, qui terminaient leur session ce soir. Pas avare en conseils, ils nous donnent de nombreuses infos et nous préviennent d’une pêche délicate.



Samedi matin, nous partons au lever du jour et naviguons en attendant que le sondeur nous donne des indices qui nous permettrons de débuter la pêche. Nous attaquons sur une pente douce, disposée entre deux cassures très franche et pêchons entre 3 et 9 mètre de profondeur. Je pêche avec un skeleton 14 cm chartreuse, et mon frère au cranckbait. Les touches ne se font pas attendre, mais sont difficile à ferrer. Un petit brochet pour moi, une belle perche pour mon frère et 4 à 5 touches en plus, nous laisse penser à une bonne journée.



Nous prospectons d’autre secteur, toujours de la même façon. J’utilise toujours le Skeleton chartreuse véritable aimant à brochet, et mon frère alterne les formes et les couleurs (Shad GT, Sandra…). Nous ferons des touches régulièrement mais relativement peu de captures. Les brochets sont particulièrement combatifs à Annecy et ne se pique que sur l’hameçon chance de nos leurres souples, ce qui entraine beaucoup de décroches.

Entrecoupée de pauses baignades vitales par cette chaleur, la journée passa très vite. La perte brochets de 70-80cm durant les combats ont affecté notre moral. Au coup du soir, Thomas décide de pêcher gros et je finis par remplacer mon skeleton par un Sandra 23 cm, orange fluo dos noir. Après trois lancers, je prends une énorme touche sous le bateau. Après de violant coup de tête, je ne ressens plus que le poids du leurre. Je pense à un autre décrochage. Mais non, mon empile en 70Ø fluoro-carbone est sectionnée. Ce devait être un brochet énorme, car jamais auparavant je ne m’étais fait secouer de la sorte. Puis c’est à mon frère de perdre un gros brochet au bout deux secondes de contact. Nous pêcherons encore une demi-heure sans touches, puis je suis de nouveau attelé, un joli brochet, j’espère ne pas le perdre et d’un coup plus rien.

Un coup du soir déroutant, nous aurions pu faire un véritable festival, mais les dieux de la pêche en ont décidé autrement. Ce qui est tout de même bénéfique, c’est que nous avons trouvé un secteur à gros brochets. Nous y reviendrons demain soir.



Dimanche, nous regagnons à l’aube notre secteur de la veille, mais rien au sondeur et aucunes touches. La matinée est alors bien avancée et mon skeleton ne semble plus décider à faire bouger les brochets. Changements de leurres, mon frère et moi passons sur « Le leurre » à grands lacs, Shad GT 18 cm, Ayu pour moi, chartreuse dos rouge pour mon frère. Montés sur une tête pro de 20 grammes, nos leurres planent le long d’une pente douce. Le résultat à la clef, je rentre un premier brochet et en décroche un autre. Mon frère décroche deux poissons dont un au bateau. Décidément, nous sommes maudits.



Thomas plus concentré que jamais ferre à nouveau, le poisson monte facilement, et crève la surface par un énorme coup de gueule. C’est joli ! Nous n’avons pas vu le leurre dans sa bouche, nous oublions le scénario décroche mais nous craignons la coupe. Finalement, le brochet regagna le bateau.  92 cm, enfin de la réussite.

Un poisson magnifique, bravo frangin

Nous ferons quelques modestes captures durant l’après-midi, en conservant les mêmes leurres.
Le soir arrive, nous profitons d’une petite collation pour vérifier nos montages avant de retourner sur notre spot à gros brochet. Mon frère a ce sens de l’eau qui fait les grands pêcheurs. Il a l’intuition que nous allons vivre un moment d’exceptionnel, et m’indique, très sûr de lui, ou commencer la dérive.
Je m’exécute. Il n’est pas très tard et il fait encore bien jour, je renonce donc à utiliser mon énorme Sandra 23 cm de la veille. Après une dizaine de lancers, je prends une touche lointaine. Pendu !!!  
  Mon frère me demande si c’est un gros, mais le poisson se laisse amener facilement. Tout à coup, accélération vers la surface, chandelle ! Incroyable, c’est un monstre ! J’envisage 1,30m, la pression monte. Pas le temps de se remettre de nos émotions car le géant se montre peu coopératif, et enchaine des rushs puissants. Je suis contraint de desserrer mon frein tant j’ai peur de le perdre. Mon frère range le bateau, car je fais des va-et-vient entre l’arrière et l’avant et risque de me blesser avec les leurres posés sur la moquette. Le combat s’éternise, Je serre le frein, tire, et nouveau rush. A la limite de la rupture, le poisson part en oblique sous le bateau et emporte 20 mètres de tresse.
Jamais, je n’ai combattu si longtemps un brochet. Et c’est au bout de 10 minutes environs, que cet énorme bec regagna l’épuisette. Le mettre ruban plaqué au sol, du bout du bec à la caudale, 126 cm !!! Mon record à 122cm battu, je hurle de joie.



Je raccompagne le géant chez lui, dans l’eau turquoise du lac d’Annecy, en lui souhaitant encore une longue vie.


Shad GT 18 cm Ayu et sa tête pro 20 gr, piquante et robuste

Ensuite, nous continuons la pêche encore un moment, le temps pour mon frère de faire un dernier brochet.
Nous reviendrons prochainement sur ce site exceptionnel, avec nous l’espérons une belle surprise à la clef. 

A très bientôt,

Matthieu Pornon

jeudi 18 juillet 2013

Deux pêcheurs, un objectif

Vincent, mon ami guide de pêche à la mouche en Lozère me rend visite pour quatre jours de pêche intensive. Nous avons préalablement défini un objectif pour ce séjour, capturer au moins une truite de plus de 50 cm.


Premier jour :
Nous sommes en première semaine de juillet, et malgré des niveaux encore élevés pour la saison, la pêche devient difficile. Nous parvenons à trouver des poissons, mais très peu sont actifs. 

Après avoir écumé un premier poste sans prendre le moindre poisson, Vincent ouvre le bal avec une truite de 40 cm. Pour ma part, je décroche une truite de 45 cm qui gobait prés d'une bordure.


remise à l'eau éclaboussante

Le temps vire à l'orage, mais par chance, nous passons à coté. Le ciel est désormais couvert, ce qui favorise les éclosions et par conséquent l'activité alimentaire des poissons.

Nous débutons sur un autre secteur pour le coup du soir, beaucoup de truites sont sorties mais elles se nourrissent de façon aléatoire, tantôt sur le fond, tantôt en surface.  Il n'est jamais évident d'attaquer des poissons qui adoptent ce comportement. Vincent se colle à la tâche, quand à moi je vais à la recherche d'autres poissons un peu plus en amont.

49 ! à un cm de notre objectif
J'observe un gobage sous un saule, qui me parait être celui d'un beau poisson. Je parviens à lui présenter un petit sub-imago beige. Gobage, ferrage, loupage ... et m****!!! Je file raconter mon exploit à Vincent et retourne sur le poste quelques minutes plus tard. Le poisson est de nouveau attablé. Je lance de nouveau en espérant ne pas louper ma deuxième chance. Cet fois ci c'est bon, une belle truite de 49 cm, gagne le fond de l'épuisette. 


Les rayons du soleil s'amenuisent, et la rivière s’anime de nombreux gobages.
Nous ferons peu de captures, mais décrochons chacun une belle truite, notamment Vincent qui décrocha une truite de 50 cm, que nous avons vu engloutir sa mouche.

Deuxième jour :
Après une journée assez difficile, mais plutôt encourageante, nous prenons la direction de Goumois, sous une pluie battante. Nous choisissons un secteur ou la vallée Doubs Franco-Suisse est ouverte, pour que la visibilité soit meilleure que dans un secteur encaissé.

Un aperçu de la météo
C'est à nouveau à Vincent d'ouvrir le score, une truite de plus de 40 cm prise en Nymphe à vue. Nous voyons beaucoup de poissons, mais très difficile à pêcher. La faible luminosité jouant en notre défaveur.

La pluie se met à battre fort, et nous sommes contraint de quitter le Doubs.

Sur la route, la pluie s'estompe et nous décidons de rejoindre notre secteur de la veille pour le coup du soir. Malheureusement l'eau a montée et s'est troublée. Bien que moins actives que le soir dernier, les truites sont bien présentent. Nous ferons quelques captures de taille modeste.

Troisième jour :
En surveillant les débits sur internet, nous voyons que la rivière est montée d'un bon coup. Nous nous engageons donc sur la haute vallée de la Loue, sur des secteurs restant pêchant lorsque l'eau est haute.


L'eau est opaque, mais nous attaquerons des poissons toutes la journée en enchaînant les captures. Nous ferons aussi deux gros ombres, pour illuminer cette journée qui ne s'annonçait pas sous les meilleurs hospices.
Vincent en compagnie d'un gros pépère



Quatrième jour :

En discutant jeudi soir autour d'un plateau de sushis, nous nous rendons à l'évidence. Il sera dur d'atteindre notre objectif de la semaine sur des rivières presque en crue.

Nous utilisons notre joker, le coup de fil à un ami, et nous partons au matin en direction de la Cote d'Or, pour pêcher une petite rivière oubliée, riche en gros poissons.



Dès le début de la partie, Vincent est en pleine forme. Il enquille deux belles truites de 45 cm. Quant à moi, une Arc en Ciel et une fario.




La suite sera plus compliquée. Un peu trop confiant, nous pêcherons d'autres beaux poissons, sans parvenir à les capturer. 


Durant ces quatre jours, nous avons réalisé une belle session de pêche, avec de nombreuses prises. Nous n'arriverons pas notre objectif, dommage! Mais il tombera pour moi quelques jours après le départ de Vincent, avec 52 cm. 


A très bientôt,
Matthieu Pornon






lundi 1 juillet 2013

Un début prometteur

Célia, ma cliente du jour, souhaitait depuis déjà plusieurs années se lancer dans la pêche à la mouche. Ne trouvant ni les personnes pour lui enseigner ni le temps (pas facile lorsque l'on est cuisinière), je lui proposa mes services. 

Nous partons pour une journée sur la Loue, afin de lui apprendre les rudiments de la pêche à la mouche et pourquoi pas, capturer un poisson.

Il fut facile pour Célia, dont la motivation est sans limites, d'apprendre à lancer sur de la pelouse durant toute la matinée. Une étape peu réjouissante, mais néanmoins nécessaire pour maîtriser le lancer si particulier de la pêche à la mouche.


Après le repas du midi, nous rejoignons la rivière, pour l'étape suivante, la pêche. Tout en lui expliquant comment aborder un poste, nous remarquons quelques éphémères en vol et en soulevant des pierres nous trouvons des larves d'éphémères, de trichoptères (sedges), ainsi que des gammares. Ces invertébrés que nous souhaitons imiter avec nos mouches et autant d'indices qui nous permettent de choisir la bonne imitation avant d'attaquer la pêche.


Célia reprend ses marques les deux pieds dans l'eau. Car il est bien différent de pratiquer les pieds au sec, qu'avec de l'eau jusqu'aux cuisses. Cependant, elle se débrouille comme une chef, et un gobage ne tarda pas à arriver. N'ayant que très rarement pêché dans sa vie, le réflexe de ferrer ne s'effectua pas, et ce malgré mes indications. Dommage, ça sera bon pour le suivant.

Nous changeons de secteur pour regagner une zone très productive depuis ce début d'année. Malheureusement, les poissons ne semblent pas être en activité. Un autre gobage de truite interviendra. Le ferrage bien exécuté, mais encore un peu tardif, ne pu permettre la capture de ce poisson tant désiré.


Le soir arrive et nous rejoignons un dernier secteur dans l'espoir d'y voir de beaux gobages. Une fois encore, c'est le calme plat, mais nous voyons beaucoup de poissons se nourrissant sous la surface.
Célia me demande alors s'il est possible de les capturer, c'est alors que débute un nouveau cours sur la nymphe à vue.

Nouveau matériel, Célia ne se démonte pas et me surprit réellement lorsqu'elle lança en déroulant un bas de ligne de 7 m de long sans grandes difficultés. Elle se prit très vite au jeu, et me demanda d'attaquer un bel ombre qui était un peu éloigné. Je m’exécuta, et après le ferrage lui donna la canne pour le combat. Elle maîtrisa avec succès ce charmant poisson, et le libéra après une brève séance photo. C'est ainsi que se termina la journée.




A très bientôt,
Matthieu Pornon