mercredi 6 juillet 2016

Entrainement difficile - guerre facile

Un précepte qui rend hommage à mon client d'il y deux semaines. Ronan, 24 ans, pompiers de carrière à Paris, arrive pour quatre jours de pêche. Les objectifs sont variés, tout d'abord se faire plaisir et pourquoi pas faire voler son record à 38 cm.
Pour ce pêcheur habitué aux petits cours d'eau du Morvan, le premier contact avec la rivière est un peu déroutant. De plus, les niveaux sont élevés, ce qui complique les prospections, mais sa parfaite condition physique nous aidera bien durant son séjour.

La première journée est consacrée à l'évaluation du niveau technique ainsi qu'à l'acquisition de nouveaux apprentissages. Nous débutons donc en nymphe au fil, une technique qui lui sera très utile chez lui.
Très à l'écoute, la technique est vite intégrée et en moins d'une heure 4 poissons sont capturés en plus de quelques touches loupées. Bon début !
Ensuite nous passons l’après-midi à faire de la prospection pour pêcher en sèche. Les éclosions sont timides mais quelques poissons sont attablés en bordures. L'entrainement technique continue en faisant travailler son revers. Un effort salué par la capture de la première belle truite de son séjour.


L'aprés midi se conclue avec 2 poissons et une décroche, le tout en sèche, avec des lancers à bonne distance et des dérives soignées.

Pour les deux journées suivantes, nous changeons de cours d'eau.
Le programme pour ces deux jours sera consacré à la pêche en sèche. La prospection en pêchant l'eau apporta rapidement les premiers poissons.



Nous nous intéresserons ensuite uniquement aux poissons attablés dont la plupart se tiennent sur des postes très compliqués (contre-courant). Nous pourrons travailler ainsi les présentations, avec des lancers longs, des posers percutés, amortis...






La quantité de poissons et de gobages attaqués durant ces deux jours était incroyable. L'entrainement à donc pris de l'intensité, ce qui n'était pas pour déplaire à Ronan. De l'action du matin au soir et une grosse vingtaines de captures !

Après ces trois jours d'entrainement, plus intensif que difficile, place à la guerre pour cette ultime journée. Nous rejoignons un secteur à gros poissons bien décidé à faire tomber le record de Ronan.

En plus d'une heure de prospection, nous ne voyons rien, ou presque. Une désillusion qui sème le doute sur la possibilité de faire une belle pêche.
Mais à partir de 11h, une timide éclosion débute. Des mouches de mai, des sedges et de petits baétidés. Nous continuons notre prospection mais rien ne semble s'activer sur ces mouches de plus en plus nombreuses.
A midi, alors que nous regagnons la voiture pour manger, nous trouvons une zone avec quelques gobages. A première vue, il semble que ce soit des ombres qui gobent irrégulièrement. Je laisse Ronan les approcher et reste en observation sur la bordure.
Alors que je m'apprête à dresser la table pour le midi, Un gobage m'intrigue. Dans le doute, je rejoins Ronan. Arrivé à ses cotés, c'est une belle surprise qui s'offre à nous. Il y a effectivement des ombres attablés, mais aussi des truites et pas des moindres !
Nous mangerons plus tard !
Quelques ajustements sont nécessaires pour aborder ces poissons. Sur ce poste l'approche est délicate, obligeant des lancers longs avec des dérives parfaites. Pour compliquer les choses j'allonge le bas de ligne. Une prouesse pour un pêcheur en petites rivières, mais Ronan redouble de concentration et après quelques tentatives sa mouche se fait engloutir par une toute belle.
Le combat s'engage avec une consigne simple, brider le poisson au maximum pour ne pas parasiter le poste ou d'autre poissons sont actifs. Un bras de fer musclé sur du 15Ø qui tourne à notre avantage et un record largement battu... 46 cm


Ronan se remet rapidement de ses émotions et attaque un nouveau gobage. Cette fois c'est un bel ombre qui nous rend visite. Le premier de son séjour et également un nouveau record pour lui.


Depuis que nous sommes sur ce poste, nous voyons régulièrement gober une grosse truite. C'est donc vers ce poisson que toute notre attention se tourne. Nous approchons lentement pour trouver une distance de lancer confortable. 
Des lancers d'ajustement seront nécessaires jusqu'à ce que la mouche se pose parfaitement dans l'axe du poisson et c'est presque sans surprise que la mouche disparaît dans un gobage.
Le combat est épique. Il s'en est manqué de peu pour que la truite nous fausse compagnie mais c'est bien dans l'épuisette qu'elle finit sa course. 
Son précédent record n'aura pas tenu bien longtemps car la belle truite qu'il tient dans les mains accuse 52 cm ! 


Pour se remettre de nos émotions rien ne vaut un bon repas, à 15 H...
Ronan ne compte pas partir bien tard aujourd'hui, nous décidons donc de faire un ultime tour sur le poste. 
Un effort plutôt utile, car une dernière truite viendra nous rendre visite.


Ainsi s'achève quatre jours de guidage sur des rivières difficiles à pêcher mais tellement généreuse.


A très bientôt,
Matthieu Pornon

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